Tous les printemps, c’est la même rengaine… Dans FEMME ACTUELLE, on nous propose de « Perdre 5 kg avant l’été », dans MAXI « on fait fondre vos bourrelets «, et comme le dit Cookie « dans ELLE, ils disent qu’il faut faire un effort ».
Ben dites-moi depuis le temps que ces promesses font la une des magazines, on dirait que cela ne marche très bien… en tout cas pas à long terme !!
Alors on va se laisser duper encore combien de temps ?
On ne les appelle plus régimes, trop mauvaise réputation ce mot. Pour autant, tous ces « programmes », « stratégies », « rééquilibrage alimentaire » et autre « detox » sont tous fondés sur la même idée non avouée mais bien emballée : celle selon laquelle, pour maigrir, il suffirait de réduire ses calories et d’avoir de la volonté. Oui ben un régime quoi ! J’appelle cela l’amaigrissologie (terme de mon ami diététicien Florian Saffer).
Y a pas que les magazines, qui le martèlent … le corps médical aussi !
Oui mais cette pratique est aux antipodes de la réalité physiologique. Elle est diablement efficace à court terme, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle fait vendre tous ces magazines. Elle ne peut pas fonctionner à long terme.
Le régime met à mal l’auto régulation naturelle* corps et du poids (=son homéostasie). Mais notre organisme a une assez formidable capacité d’adaptation … pour rétablir l’ordre (et son homéostasie).
Et ça va saboter tous vos efforts pour perdre du poids.
En effet, à peine vous aurez commencé qu’un certain nombre d’adaptations physiologiques vont avoir lieu… principe de survie oblige. Et oui, il ne vous veut pas de mal votre corps, il fait tout cela pour vous permettre de (sur)vivre !
Quand vous mettez votre corps au régime, il va puiser dans ses réserves de graisses (chouette !). Mais voyant les stocks descendre, il va aussi très vite s’adapter pour stopper la liquidation de ses précieuses réserves. Il va donc devenir très (de plus en plus) économe. Il apprend à fonctionner avec de moins en moins de calories.
Perdre du poids nécessite alors de manger toujours moins.
Suivre un régime entraine aussi une diminution progressive de votre masse musculaire (et oui ça serait trop bien si votre organisme ne tapait que dans la masse grasse quand vous perdez du poids … mais ce n’est pas le cas), le muscle étant un gros consommateur de calories, votre métabolisme va aussi s’effondrer. Votre corps devient de moins en moins consommateur d’énergie.
Perdre du poids nécessite de manger toujours toujours moins.
Les régimes amaigrissants rendent faiblarde votre thyroïde, elle-même très impliquée dans le métabolisme. On brule moins de calories. Le corps se contente de moins d’énergie à activité égale.
Perdre du poids nécessite de manger toujours toujours toujours moins.
Je continue ?
Le tissu adipeux (=nos bourrelets) libère une hormone appelée leptine qui a pour fonction de freiner l’appétit. Moins de bourrelets = moins de leptine = plus d’appétit !
Une insuffisance de calories fait augmenter le taux de ghréline, l’hormone de la faim … et c’est opération portes ouvertes pour les fringales et autres compulsions !
La réduction importante des glucides engendre une diminution de la sécrétion d’insuline. Bon ok et ? L’insuline est impliquée dans la fabrication de la sérotonine. Et ??? Et une baisse de la sérotonine, au-delà de l’humeur de chien, rend impulsif et donne envie de se jeter sur les aliments sucrés. Bingo !
De manière générale, les micro carences générées par les régimes sont responsables de dérégulations hormonales et métaboliques favorables à la prise de poids.
Et je ne vous parle pas des désordres en termes de microbiote dont on sait aujourd’hui qu’il est impliqué dans la prise de poids.
La psychologie n’est pas en reste. La frustration inévitable que génère un régime, au-delà de l’humeur de chien (encore !?), augmente la probabilité d’entrer dans la spirale du craquer/culpabiliser/craquer.
Et c’est le coup de grâce : adieu estime personnelle et relation apaisée avec mon corps et mes aliments …
Mais vous, vous allez vous dire que c’est parce que… vous n’avez pas eu assez de volonté …
Au moins maintenant vous le savez ! Ce n’est pas une histoire de volonté.
Pour nous résumer : vous mangez moins pour maigrir, mais votre organisme lui s’adapte et s’habitue. Il apprend à fonctionner avec ce que vous lui donnez. Il crée de nouveaux « réglages ». Et quand vous remangez «normalement » (parfois même pas tellement plus), votre organisme conserve ces réglages et logiquement vous reprenez le poids perdu et plus parfois. C’est l’effet YOYO.
On fait quoi maintenant ?
Vous l’avez compris, bien que tentants, les régimes sont loin très loin d’être la solution pour gérer son poids. Ils ne font pas maigrir. Pire encore ils font grossir (cf. le poids que vous faisiez en fait avant de commencer le premier régime).
Gérer son poids, c’est assurer le maintien de l’équilibre du système « corps » pour qu’il récupère/conserve sa capacité d’autorégulation et qu’il fonctionne normalement. Il va dès lors falloir sortir de cette logique d’amaigrissologie, pour entrer dans une logique de prendre soin du corps en mangeant. Et cela passe par la mise en place d’une alimentation bienveillante, c’est-à-dire suffisante (ni trop ni trop peu) et respectueuse des besoins tant nutritionnels qu’hédoniques.
Comment on met en place cette alimentation bienveillante ?
Le programme « Faire la paix avec mon corps » reprend ces éléments et vous aide à remettre de la paix dans votre assiette.