Qu’est-ce que l’auto compassion ?

Partons d’un petit exemple.

Imaginons que vous alliez voir votre meilleure amie en pleurs en lui expliquant que vous avez encore une fois craqué hier, que vous ne parvenez pas à tenir le régime que vous avez attaqué toutes les deux, que vous êtes « nulle » et « sans volonté », et pourtant vous souffrez tellement de votre corps.

1/ Elle confirme et vous répond que vous souffririez moins si vous faisiez les efforts et que vous êtes une vraie grosse merde (oui elle est spéciale cette amie) ! Que c’est quand même pas compliqué, qu’elle y arrive ELLE très bien ! C’est effectivement une question de volonté.

Que ressentez-vous ? Cela est-il aidant pour vous ?

2/ Elle vous rejoint dans votre souffrance et vous répond qu’effectivement elle voit que c’est difficile pour vous, que ça la touche, que vous ne devriez pas être si dur(e) envers vous, que vous pourriez peut être regarder ensemble comment vous aider …

Que ressentez-vous ? Cela est-il aidant pour vous ?

N’êtes-vous pas plus souvent cette première « Amie » envers vous ?

Etre la seconde serait-il différent ?

Commencez-vous à entrevoir l’intérêt de la compassion ?

Nous les humains, nous devons faire face à notre vulnérabilité, nos faiblesses, nos imperfections, nos échecs … et cela nous fait souffrir (et encore plus dans notre société de la perfection !) … Un premier coup de pelle …

Ne pas l’accepter et tomber dans l’auto critique et l’auto flagellation … fait encore plus souffrir (le deuxième coup de pelle !) … C’est pourtant ce que nous faisons tout le temps ! On doit aimer ça les coups de pelle !!?

L’accepter permet de moins souffrir et/ou moins longtemps et d’avancer … c’est prouver !

La compassion pour soi (comme envers les autres) nait de la reconnaissance de notre fragilité et de l’imperfection inhérente à l’humain. Nous sommes effectivement parfaitement imparfaits(es) !

Compatir c’est accepter et discerner la souffrance : prendre conscience de ses pensées et de son ressenti et accepter leur présence sans les nier ni les amplifier.

Cela suppose une attitude bienveillante envers nous qui souffrons afin qu’émerge l’envie de nous venir en aide. C’est se traiter avec la même bienveillance qu’on le ferait avec une amie.

Il s’agit donc de prendre soin de soi plutôt que de se critiquer ou de s’auto-flageller.

Et donc, à quoi ça sert ?

Et bien, en premier lieu, cela évite le deuxième coup de pelle ! Ne souffrez-vous pas déjà assez avec toutes vos imperfections et faiblesses d’humain ??

L’auto-compassion permet de cultiver un dialogue interne soutenant et compréhensif et de construire un espace refuge de sécurité en soi. Un espace duquel nous pouvons VRAIMENT choisir des actions pour prendre soin de nous, pour notre bien être, pour avancer.

Les jugements durs envers soi ont plutôt tendance à paralyser. La compassion pour soi n’a rien à voir avec la pitié ou le laisser aller. Elle ne sert pas d’excuse pour baisser les bras. Au contraire, elle procure un élan pour le changement. Cela nous permet de prendre un pas de recul, d’observer la situation, elle sollicite une position d’action. Parfois l’action consiste à changer ce que l’on peut changer. Et parfois, l’action consiste à accepter ce qu’on ne peut changer. C’est pourquoi il vaut mieux apprendre à nous motiver avec bienveillance plutôt qu’avec la voix de la condamnation.

Le psychologue Paul Gilbert suggère d’ailleurs que la compassion inhibe le système cérébral de gestion de la menace (sentiment d’insécurité, comportements défensifs). Et il active le système d’attachement et de soin (sentiment de sécurité psychologique, attachement, apaisement et ouverture).

Elle nous permet de retrouver de la sécurité psychologique et relationnelle pour accueillir notre souffrance, plutôt que de la vivre sur le mode survie très coûteux en énergie.

La compassion envers soi facilite la résilience en permettant de modérer l’impact des évènements négatifs sur la personne. Elle augmente également la motivation dans l’action, les personnes ont moins peur de l’échec et ont tendance à persévérer davantage face à la difficulté. Etonnant ça non dans notre société de la pression pour la réussite !

C’est la raison pour laquelle, l’auto-compassion a été intégrée à des psychothérapies existantes comme les TCC et fait l’objet de programmes thérapeutiques spécifiques.

Mais voyez vous tout l’intérêt également de la développer pour améliorer le rapport avec votre corps ?

A bon entendeur …

Pour travailler son autocompassion : https://www.virginiebrissondiet.com/faire-la-paix-avec-mon-corps/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.